coucou a tous
merci beaucoup pour vos quelques MP et vos messages sur le forum je suis contente que le début plaise
comme promis, voici la suite de mon livre ^^
bonne lecture !
J'avais jeté tous les vêtements que je pouvais dans le premier sac que j'avais trouvé, puis, silencieusement, j'avais ouvert la baie vitrée et j'étais sortie de ma chambre à pas de loup, par ma fenêtre entrouverte.
Il pleuvait des cordes, et je n'avais rien pour me couvrir, mais cela m'importait peu. Il fallait juste que je quitte ces êtres monstrueux et au coeur de pierre qu'étaient mes parents, et la pluie allait m'aider. Je passerais par le fond du jardin et resterais ainsi inaperçue.
Mais où aller ? Voilà la seule question que je m'étais posée. Je m'étais emparée de mon portable afin de considérer les différentes options possibles.
Peut être mes meilleures amies, pour commencer. Sarah ? Je me serais retrouvée ici aussi sec, mes parents auraient cherché chez elle en premier. Morgane alors ? C'est le deuxième endroit ou ils m'auraient cherché, et mon amie avait largement assez de problèmes comme ça pour que je lui en rajoute un, surtout en devinant l'ampleur qu'il risquait de prendre. Et Charlène était bien trop loin de chez moi pour que je puisse aller chez elle.
Mais où aller dans ce cas ? Désespérée, j'avais continuer à consulter nonchalamment les différents contacts de mon répertoire, quand mon regard s'arrêta sur un nom en plein milieu de ma liste.
Une idée m'avait soudain traversé la tête, et je tressaillis quand je découvrai que j'étais entrain d'appeler Mallory.
Mallory.
C'était absolument absurde de l'appeler. Il m'aurait rejeté comme il m'avait rejeté il y a trois ans de cela, alors que je lui avais avoué ma flamme. Depuis cette déclaration ratée, je ne lui avais jamais reparlé, bien que mon amour pour lui m'avait réduite a un pauvre tas de chair et d'os qui avait offert son coeur sur un plateau d'argent a celui qui l'obsédait depuis 6 mois. Cette obsession n'avait pas diminué en trois ans, bien que j'ai tenté de vains efforts pour me mentir sur mon amour pour lui. Jusqu'à ce que, ne tenant plus face au fardeau que j'avais tenté de supporter, je l'avais dans un vain espoir demandé en amis sur facebook, que j'utilisais en cachette de mes parents. Et, par un miracle que je ne m'expliquais toujours pas, il avait accepté. Depuis, nous avions échangé quelques mots sur MSN. Autrement dit, je m'élancais en l'appelant dans un gouffre sans fond dont je ne sortirais pas vivante, au niveau sentimental comme au niveau physique, car si mes parents me prenaient dans cette fugue improvisée, ils ne m'épargneraient certainement pas une autre "punition", ou voire pire.
Et pourtant je l'avais appelé, et mon instinct avait été bizarrement sûr de lui.
Deux sonneries suffirent avant qu'il ne décroche.
- Allô, Manon ?
Manon ? Comment savait-il que c'était moi ? M'avait-il ajouté dans ses contacts ? S'intéressait-il aussi à moi, ressentait-il ce que je ressentais pour lui, aussi faible cela fût-il ?
Ma respiration s'était arrêté, mon coeur s'était emballé, une bouffée de plaisir m'avait submergée quand il avait prononçé mon nom . Mais je ne pouvais pas me concentrer sur ça. Il fallait que je me sorte d'ici au plus vite, peut importe qui m'emmènerait loin de cet enfer.
- Il faut que tu viennes me chercher, avais-je paniqué. Tout de suite.
Mes paroles avaient du le surprendre, car je n'entendis pas de réaction à l'autre bout du fil, même si je ne lui en laissais pas vraiment le temps.
- Ils m'ont torturée ! avais-je dit, luttant pour que ma voix ne passe pas dans les cris aigus, au cas où mes parents pourraient m'entendre. Je ne pus cependant refouler mes sanglots. Mes larmes envahirent une nouvelle fois mes yeux, qui se perdirent dans le vide, espérant n'importe quelle réponse de sa part. Seule sa voix pourrait me faire reprendre le contrôle de moi-même. Ils m'ont scarifié la main avec une aiguille !
J'avais pleuré. Comment aurais- je pu réagir autrement ?
Mais il y avait une chose à laquelle j'avais réfléchi, à ce moment là, et également un peu tard. Que lui dirais-je dit si il disait non ? Inventer une excuse pour justifier mon appel incensé, que seul un fou ou une folle comme moi aurait pu croire, tant c'était absurde? Dire que ce n'était rien, que je lui avais fait une blague ? Le supplier encore et encore, risquant de perdre le temps le plus précieux de toute ma vie ? Mais je n'avais pas eu besoin de me poser cette question, car la voix mielleuse de Mallory retentit dans le combiné.
- J'arrive toute suite. On se retrouve où ?
Avait-ce été moi, ou sa voix avait-elle été pleine d'inquiétude et de compassion, voire de ... souffrance ? En temps normal, j'aurais sauté au plafond de joie, mais je n'avais ni le temps, ni la possibilité, car je n'étais pas à l'intérieur. Cependant, mon cerveau se remplit d'un océan de calme et d'espoir quand sa voix était arrivée à mes oreilles. Elle avait eu exactement l'effet que j'espérais. J'avais ainsi réussi à reprendre le contrôle de moi même, cependant je sentis dans mes paroles que la panique et la peur étaient toujours présentes.
- A l'église du bourg. Vite.
Sur ce, j'avais raccroché. Le temps qu'il me restait avait été trop précieux pour que je ne m'étale en paroles de remerciement. J'aurais largement le temps de le remercier une fois que je me serais sortie de la. Si je me sortais de là.
J'avais donc entreprit la traversée de mon jardin. L'eau entrait dans mes chaussons qui prenaient ainsi que mes pieds une couleur marron boueuse. J'étais trempée jusqu'aux os et mes cheveux ruisselaient de pluie, mais cela m'importait peu. Je voulais juste fuir ces monstres dans la maison de mes parents qui me torturaient à l'aiguille pour me punir d'avoir dit la vérité. J'étais passée par leur bureau, qui consituait le meilleur camouflage pour traverser le reste du jardin. Puis je m'étais enfuie dans la rue, détalant du plus vite que je pouvais, ne regardant rien que les caillous qui avaient échappé au goudron défoncé de ma rue.
Et maintenant je fuyais et n'aurait plus comme souvenir de chez moi, de ma famille, que du sang et des larmes. Et je fuyais vers ma liberté. Du moins je l'espérais.
Je ne tardai pas à rejoindre l'église de mon bled, St Yrieix. Cette petite ville de huit mille habitants était devenu un enfer pour moi.
Je voulais regarder ma main, pour voir si le résultat des oeuvres de mes parents étaient convaincants, ou même la bouger, pour voir si aucun nerf n'avait été touché, mais j'avais trop peur de savoir ce qui s'était écrit ou dessiné sur ma main.
Une voiture arriva et klaxonna à mon attention. Sans regarder quelle genre de voiture Mallory avait la possibilité de conduire, je traversai le carrefour en courant et m'engouffrai dans la voiture.
j'espere que cette suite vous a plu ^^